Le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO nie les racines juives de Jérusalem

26 octobre 2016 – New York – AJC déplore l’adoption d’une résolution aujourd’hui par le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, visant à effacer le lien ancestral entre le judaïsme et la Vieille ville de Jérusalem. La mesure a été adoptée à 10 voix contre 2, avec 8 abstentions.

La résolution, « La Vieille ville de Jérusalem et ses remparts », imite celle du Conseil exécutif de l’UNESCO du 13 Octobre dernier qui supprimait le lien entre les Juifs et les lieux saints de Jérusalem.

« Via deux mesures consécutives décidées durant le mois de l’année le plus sacré dans le judaïsme, les Etats membres de deux organes de l’UNESCO font fi de la réalité. Ils servent les desseins pernicieux de l’Autorité palestinienne et des pays arabes qui ont longtemps cherché à exploiter l’UNESCO afin de fustiger Israël et de nier le lien pourtant incontestable entre le peuple juif et Jérusalem » a déclaré David Harris, Directeur exécutif d’AJC. « Ce serait comme refuser de reconnaître le lien entre l’islam et la Mecque, le catholicisme et Rome. Cette étape est sûrement satisfaisante pour l’Autorité palestinienne et ses alliés, mais soyons clairs, elle nous éloigne de toute perspective de paix et de coexistence. »

Au fil des ans, le Comité du patrimoine mondial a adopté 50 résolutions prévoyant l’inscription des biens à travers le monde – surtout dans les pays ravagés par des conflits armés ou touchés par des catastrophes naturelles et d’autres conditions défavorables – sur la « Liste du patrimoine mondial en péril. » Ces résolutions emploient systématiquement un langage technique et descriptif. A l’inverse, la résolution adoptée aujourd’hui réaffirmant l’inscription de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts sur cette liste est constellée de termes politiques.

De même que la décision de l’UNESCO, la résolution du Comité du patrimoine mondial se réfère à plusieurs reprises au Mont du Temple – site le plus sacré du judaïsme – uniquement par son nom musulman ; Mosquée Al-Aqsa / Haram al-Charif et balaye tout lien juif ou chrétien.

Pour rappel, le judaïsme – et la place centrale de l’identité, du culte et de l’histoire juive à Jérusalem – est antérieur à l’islam de plusieurs millénaires, et le christianisme, avec ses liens aux sites bibliques à Jérusalem, est antérieure à l’islam de plusieurs siècles. C’est seulement sous administration israélienne que les adeptes des trois religions ont bénéficié d’une totale liberté de culte à Jérusalem.

De façon louable, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon et la Directrice générale de l’UNESCO Irina Bokova ont critiqué la résolution du 13 octobre dernier.

Cette mesure a été adoptée par une pluralité (24 voix) mais pas par la majorité des pays votants qui se sont davantage abstenus (26 abstentions) ou ont voté contre (6 voix). Par la suite, le Brésil et le Mexique qui ont voté en faveur de la résolution, ont indiqué regretter leur choix et l’Italie qui s’était abstenue a exprimé plus tard qu’elle aurait voté contre.

Ban Ki-moon a réaffirmé l’importance de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts pour les trois religions monothéistes. « La Mosquée Al-Aqsa / Haram al-Charif, le sanctuaire sacré des musulmans, est aussi le Har HaBayit – ou Mont du Temple – dont le Mur occidental est le lieu le plus saint du judaïsme, à quelques pas de l’église Saint-Sépulcre et du Mont des Oliviers, vénérés par les Chrétiens » a-t-il dit.

« Tout ce qui s’apparente à la répudiation de la référence commune indéniable à ces lieux ne sert pas les intérêt de la paix et nourrit au contraire la violence et le radicalisme » a ajouté le Secrétaire général.

« Nier, occulter ou supprimer la tradition juive, chrétienne ou musulmane porte atteinte à l’intégrité du lieu et va à l’encontre des raisons qui ont justifié son inscription à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO » a déclaré Irina Bokova.

Les membres du Comité du patrimoine mondial sont : l’Angola, l’Azerbaïdjan, le Burkina Faso, la Croatie, Cuba, la Finlande, l’Indonésie, la Jamaïque, le Kazakhstan, le Koweït, le Liban, le Pérou, les Philippines, la Pologne, le Portugal, la Corée du Sud, la Tunisie, la Turquie, la Tanzanie, le Vietnam, et le Zimbabwe. Le vote a été réalisé à bulletin secret.