AJC critique la décision du Parlement Européen d’annuler une exposition de dessins sur l’Iran

Bruxelles – 21 février 2018 – AJC déplore que le Parlement européen ait interdit à un groupe de députés de l’UE, tous partis confondus, d’accueillir une exposition autour de dessins mettant en lumière les violations des Droits de l’Homme commises par Téhéran.

L’exposition ayant été annulée dans son intégralité par la députée libérale britannique Catherine Bearder au motif qu’elle était « trop controversée », elle a due être déplacée dans un lieu adjacent par les quatre membres du Parlement co-organisateurs de l’événement – Lars Adaktusson (EPP), Péter Niedermüller (S&D), Anders Vistisen (ECR) et Petras Auštrevičius (ALDE).

L’exposition présente des dessins satiriques de The Israeli Cartoon Project, un groupe d’artistes qui considèrent leur travail comme un acte de solidarité envers le peuple iranien.

« Qui aurait pu imaginer qu’une installation critiquant les violations des Droits de l’Homme pourrait être jugée comme « trop controversée » au Parlement Européen ? » a déclaré Daniel Schwammenthal, directeur de AJC Transatlantic Institute, lors d’une conférence de presse à laquelle participait Yaïr Lapid, président du parti israélien Yesh Atid, les eurodéputés Vistisen et Niedermüller, ainsi que des membres de The Israeli Cartoon Project.

« C’est une décision qui a certainement plu au Majlis, ce faux parlement iranien, mais ce n’est pas une marque d’honneur pour un parlement occidental, particulièrement pour celui qui dit faire des Droits de l’Homme, de la Liberté d’expression et de la Démocratie des priorités » a ajouté Daniel Schwammenthal.

« L’exposition, nous a-t-on dit, aurait porté atteinte à la « dignité » du Parlement. Avec tout le respect que je vous dois, je dirais que ce n’est pas cette exposition, mais plutôt sa censure qui porte atteinte à la dignité et à l’image du Parlement. »

« Le PE n’a pas décidé de bloquer une ou deux caricatures ; il a décidé de supprimer l’installation entière. Il s’agit donc d’empêcher le débat dans son ensemble » a poursuivi Daniel Schwammenthal.

« Dans ce contexte, je me souviens des réactions mitigées de l’Europe lors de la répression brutale des manifestations en Iran et de l’échec de Bruxelles à condamner l’intrusion de l’Iran dans l’espace aérien israélien le week-end dernier. Il semble que, s’agissant des violations des Droits de l’Homme et des actions de l’Iran dans la région, certaines personnes, au sein de l’UE, préfèrent ne pas s’exprimer et ne souhaitent pas non plus que d’autres ne le fassent. »

Yair Lapid a fait remarquer que « la décision de l’Union européenne de rejeter l’exposition sur la caricature transforme l’UE elle-même en une caricature. Cette exposition sera présentée comme convenu à Bruxelles, pour rappeler au monde la réalité : l’Iran est une dictature islamique ».

Les législateurs européens Lars Adaktusson, Anders Vistisen, Peter Niedermüller et Petras Auštrevičius ont déclaré dans une prise de parole commune que « la liberté d’expression est un droit fondamental de l’Homme, qui doit être chérie. Nous voudrions souligner qu’en censurant l’exposition, le PE reconfirme une fois de plus sa position passive vis-à-vis de la violence et de l’agression du régime iranien contre son propre peuple et ses voisins. »