AJC Europe condamne les débordements antisémites lors d’une conférence sur la Shoah.

AJC Europe condamne les débordements antisémites lors d’une conférence sur la Shoah.

Paris, 26 février 2019 – AJC Europe est scandalisé par l’intervention de manifestants antisémites lors d’une conférence scientifique sur la Shoah. Ce colloque de deux jours – “La nouvelle école polonaise en matière de recherche historique sur la Shoah”, organisée par l’Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) en partenariat avec la Fondation pour la Mémoire de la Shoah à Paris, a rassemblé trente-quatre historiens polonais, français, américains, canadiens, de grande renommée.

Au cours de la conférence, alors que les intervenants présentaient leurs travaux scientifiques, certains participants polonais ont interrompu les présentations, huant et hurlant des invectives antisémites. Plusieurs chercheurs ont révélé dans leurs articles des faits douloureux quant à la participation active de certains Polonais au chantage mené à l’encontre des Juifs et même aux meurtres de ces derniers au cours de la Shoah.

« Composer avec les chapitres les plus difficiles de l’histoire judéo-polonaise est sans aucun doute un processus difficile et fastidieux », a déclaré Agnieszka Markiewicz, directrice d’AJC Europe Centrale, basée à Varsovie. «Cependant, le rejet catégorique des nouvelles découvertes de spécialistes et les accusations infondées à leur égard sont inacceptables et contre-productives. Il est important de s’abstenir de monopoliser et de politiser le discours historique.  »

Frédérique Vidal, ministre française de l’Enseignement supérieur, a rapidement condamné les perturbations de la conférence. «Ni les pressions ni les menaces ne peuvent nuire à la liberté académique. L’histoire est une science. Les historiens l’écrivent », a-t-elle tweeté.

Simone Rodan-Benzaquen, directrice d’AJC Europe, basée à Paris, a salué la réaction rapide de la ministre Vidal et la condamnation publique des organisateurs du colloque. «Les universités sont un lieu sacré et il est essentiel que les professeurs et les historiens puissent avoir une conversation sérieuse et une analyse sur ce qui s’est passé», a déclaré Madame Rodan-Benzaquen.