AJC : Le discours du Président Iranien à l’ONU sur le programme nucléaire de l’Iran ne convainc pas.

25 septembre 2013 – New York – AJC est profondément déçu par le discours inaugural du Président Rohani devant l’Assemblée Générale de l’ONU.

« Compte tenu de la possibilité de répondre de manière constructive et honnête aux inquiétudes sur la sécurité mondiale, le président Rohani a choisi de poursuivre la ligne iranienne connue qui est d’éviter la vérité au sujet du programme nucléaire de son pays », a déclaré le Directeur exécutif AJC David Harris. «L’ONU, l’AIEA, et toutes les nations du Moyen-Orient et du monde attendent toujours que l’Iran abandonne son attitude de défi et devienne raisonnable. »

« Les armes nucléaires n’ont pas leur place dans la politique défensive et sécuritaire de l’Iran » a déclaré Rohani tout en affirmant que l’Iran est une nation de paix. Il a déclaré que l’objectif du programme nucléaire iranien a toujours été et sera « à des fins exclusivement pacifiques. »

Cependant, comme les Sénateurs Charles Schumer et John Mc Cain l’ont écrit au Président Obama, avant-hier, « l’Iran a quintuplé, depuis 2009, son stock d’uranium faiblement enrichi, l’Iran est très proche de posséder un uranium de qualité militaire en enrichissant celui à sa disposition au-delà des 20%. » Les Sénateurs ont également ajouté que l’Iran a plus que doublé le nombre de centrifugeuses à Fordow depuis Juillet 2012. « Nul ne devrait remettre en question les intentions américaines d’agir contre le programme nucléaire de l’Iran», ont écrit Schumer et McCain.

Le Président iranien a demandé à la communauté internationale de reconnaître « le droit à l’enrichissement nucléaire en Iran et la jouissance des autres droits liés au nucléaire.» Il a souligné que le programme nucléaire iranien est bien avancé et «domestiqué.» Il a critiqué les sanctions imposées à son pays, sanctions qui « portent atteinte aux droits humains inaliénables.»

Toutefois, le Président Rohani n’a pas tenu compte des observations du Président Obama intervenues plus tôt dans la journée, sur le même podium de l’ONU : à savoir que les choix de l’Iran  (violations répétées des accords dans le cadre du régime de non-prolifération des armes nucléaires en cachant aux inspecteurs les activités d’enrichissement et en ignorant les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU) sont responsables des sanctions internationales contre son pays.

« La posture de Rohani n’est pas vraiment de bon augure pour la réunion de jeudi à New York entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne, la Russie et l’Iran qui aura pour but de discuter du programme nucléaire et des moyens de résoudre les préoccupations légitimes et croissantes à ce sujet  », a déclaré Harris.

« Nous espérons que le Secrétaire Kerry et les autres ministres des Affaires étrangères resteront fermes en pressant l’Iran de devenir irréprochable, de répondre aux nombreuses demandes du Conseil de sécurité des Nations unies et de l’AIEA, et de coopérer pleinement avec la communauté internationale, de sorte qu’il n’y ait plus aucun doute sur la véritable portée et la finalité du programme nucléaire de l’Iran. »

Rohani a déclaré hier devant l’Assemblée générale de l’ONU que l’Iran « est prête à engager immédiatement des pourparlers pour renforcer la confiance mutuelle et l’élimination des incertitudes mutuelles en toute transparence »

« Espérons que l’Iran soit vraiment prête à changer de cap, mais à la lumière de leur histoire basée sur la tromperie, une extrême prudence est essentielle », a déclaré M. Harris. « Jusqu’à présent, il n’y a eu aucune indication concrète que l’Iran est prête à changer de cap. Nous devons nous rappeler que les actions parlent beaucoup plus que les mots ».