L’American Jewish Committee se félicite de l’interdiction en France des tweets antisémites de l’Ayatollah Khamenei
Paris, le 20 juillet 2022 - L’American Jewish Committee (AJC) se félicite du bloquage par Twitter de tweets du compte francophone de l’Ayatollah Khamenei, car ces derniers, sous couvert de dénoncer les “sionistes” étaient ouvertement antisémites.
Cette suppression, qui est la première du genre pour un dirigeant politique, intervient à la suite du signalement par la DILCRAH, la Délégation Interministérielle à la Lutte contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT, portant sur les tweets en question et considérant que ces derniers relèvent de l’incitation à la haine raciale - ce qui est proscrit par la loi française.
Dans ses tweets, l’Ayatollah Khamenei a en effet sciemment utilisé le mot “sioniste” pour viser les Juifs, terme devenu pour certains le paravent utile pour mieux exprimer leur antisémitisme, et qui se révèle, dans le cas présent, être dans la droite ligne de la propagande antisémite du régime de Téhéran. Pour rappel, il y a deux jours, le 18 juillet, avaient lieu les commémorations des attentats perpétrés par le Hezbollah soutenu par Téhéran contre des cibles juives, l’AMIA en Argentine et Burgas en Bulgarie.
Simone Rodan-Benzaquen, Directrice de l’AJC Europe dont le bureau est établi à Paris estime qu’il est d’ailleurs “déplorable de constater que Twitter - comme tout instrument de liberté d’expression - est interdit d’accès pour le peuple iranien, en revanche utilisé par l’Ayatollah pour y déverser sa haine”.
Elle ajoute que “ la décision prise par Twitter France va dans le bon sens, car elle démontre tout à la fois que l’antisémitisme peut être compris même quand il cherche à se cacher derrière d’autres termes, et que d’autre part, il n’existe pas d’immunité sur les plateformes de réseaux sociaux y compris pour les chefs d’États, quand il s’agit de haine raciale”.
Toutefois, il faut espérer que d’autres avancées auront lieu dans le même sens. Il est important que l’ensemble des messages de haine diffusés dans les autres pays européens soient également supprimés ou pénalisés, ce que devrait permettre le Digital Services Act, le règlement européen sur les services numériques, voté par le Parlement européen au début du mois.