AJC salue la condamnation par le Parlement européen des crimes de guerre commis par le Hamas, mais déplore l’appel à la levée « inconditionnelle » de l’embargo maritime israélien

Bruxelles – 19 avril 2018 – L’Institut Transatlantique de l’AJC a salué hier le Parlement européen pour sa condamnation des crimes de guerre commis par le Hamas durant les récentes et violentes manifestations, mais a critiqué l’organe législatif suite à la résolution émise sur la situation dans la bande de Gaza incluant la préconisation d’une levée « inconditionnelle » de l’embargo maritime d’Israël sur les territoires contrôlés par le Hamas.

« Notre souhait à tous est de voir Gaza devenir la nouvelle Singapour. Mais appeler à une levée « inconditionnelle » de l’embargo ciblé d’Israël n’est à l’heure actuelle – malheureusement – ni réaliste ni même seulement raisonnable », indique Daniel Schwammenthal, le directeur d’AJC Transatlantic Institute. « Comme l’a justement relevé la propre commission d’enquête du Secrétariat Général des Nations Unies en 2011 : les groupes militants de Gaza font peser sur Israël une véritable menace pour sa sécurité. L’embargo maritime a été imposé comme une mesure sécuritaire légitime permettant de limiter l’entrée d’armes à Gaza par voie maritime, et a été mis en place dans le respect des exigences de la législation internationale. La situation n’a malheureusement pas évolué favorablement. »

« Gaza est toujours contrôlée par le même groupe terroriste islamiste, le Hamas, qui souhaite la destruction de l’État Juif. Plutôt que de construire des écoles et des hôpitaux en vue d’améliorer la vie des Palestiniens ordinaires, le Hamas investit l’ensemble des maigres ressources dans la fabrication et le lancement de roquettes sur les civils israéliens et dans l’avancée des tunnels de contrebande permettant leur infiltration dans les communautés israéliennes », ajoute Schwammenthal.

Dans cette résolution, soumise conjointement par la majorité des groupes politiques et adoptée plus tôt dans l’après-midi avec 524 votes positifs (sur 751 voix), le Parlement européen a fermement condamné le Hamas, reconnu comme organisation terroriste par l’organe européen, pour crimes de guerre, pour l’alimentation intentionnelle des violences dans les protestations et pour l’infiltration en territoire israélien. La résolution appelle également au « désarmement de tous les groupuscules militants dans la bande de Gaza », faisant écho à une déclaration du commissariat européen aux relations extérieures de 2014, émise dans la tourmente de cette guérilla initiée par le Hamas.

« Le Parlement européen doit être loué pour son appréciation lucide de la responsabilité du Hamas dans l’escalade de la violence des manifestations. En reconnaissant comme tels et en condamnant les crimes de guerre commis par le Hamas – comme l’utilisation de ses propres partisans comme boucliers humains ou les tirs de roquettes contre les villes israéliennes – le Parlement a adopté une position de principe », continue Schwammenthal.

La résolution qui en a résulté appelle à une enquête « indépendante et transparente » sur les récentes violentes échauffourées et sur la réponse défensive d’Israël :

« Préconiser publiquement une enquête « transparente » concernant une démocratie-sœur et une nation amie semble – au minimum – déplacé », reprend Schwammenthal. « Bien sûr, aucune nation ni aucune armée ne sont irréprochables. Il est possible, comme dans n’importe quelle armée occidentale, que des soldats aient de manière individuelle agi de façon inappropriée. C’est pourquoi le 8 avril, le chef de cabinet de l’IDF (Tsahal) Gadi Eisenkot a annoncé que Tsahal ouvrira une enquête sur le comportement de ses troupes. Il serait plus approprié que le Parlement européen fasse état de cette enquête en cours. »

« Il est en outre curieux que le Parlement évoque ces évènements dans un contexte d’occupation. Israël a évacué la bande de Gaza il y a 13 ans, exhumant même ses défunts. Plus important encore, suggérer qu’Israël ait pu user « intentionnellement » d’une force excessive et léthale à l’encontre de manifestants qui censément ne représentaient aucune menace, est une accusation grave et irresponsable. Accusation d’autant plus stupéfiante au vu des preuves fournies par Israël que la majeure partie des Palestiniens ayant trouvé la mort n’étaient pas des civils, mais des membres de diverses organisations terroristes dont le Hamas », précise Schwammenthal.