Deux étapes très importantes franchies aujourd’hui dans la lutte contre l’antisémitisme

Paris, le 5 octobre 2021 - L'American Jewish Committee (AJC) se réjouit de deux avancées importantes dans la lutte contre l’antisémitisme.  

En effet, après l’Assemblée nationale en 2018, c’est le Sénat qui a débattu et adopté aujourd’hui la définition de l’antisémitisme de l’IHRA, définition consacrée par l’UE, de nombreux États européens et à travers le monde, déjà adoptée par la France par la voix de l’exécutif et par plusieurs villes à l’échelon local, comme Paris, Nice Strasbourg, et d’autres. Cette définition reprend les poncifs antisémites « classiques » mais présente une innovation majeure : elle inclut, pour la première fois, l’antisémitisme exprimé à travers la haine d’Israël et sa diabolisation. Si elle n’est pas contraignante juridiquement, elle permet aux forces de l’ordre, aux magistrats, aux enseignants, de mieux appréhender, identifier et condamner l’antisémitisme sous toutes ses formes. Anne-Sophie Sebban Bécache, directrice d’AJC Paris, qui a mené campagne pour l’adoption de cette définition, « salue la détermination de la France à consacrer ce texte comme outil de référence. Celui-ci est une innovation majeure de ces dernières années qui doit, comme la lutte contre l’antisémitisme elle-même, nous unir. »

C’est également aujourd’hui qu’est publié le premier rapport sur la stratégie de l'UE relatif à la lutte contre l'antisémitisme et la promotion de la vie juive, qui place l'UE en tête de la lutte mondiale contre la haine des Juifs. L'objectif assumé et ambitieux de la Commission européenne est « une UE sans antisémitisme ». L'AJC se félicite que nombre des recommandations qu'elle a soumises en juin avec d'autres organisations en ont fait le document final. « L'Europe ne peut prospérer que si ses communautés juives prospèrent également », souligne à juste titre la Commission.

« C’est une étape importante dans la lutte contre l'antisémitisme en Europe et à l'étranger au milieu de la montée spectaculaire de la haine des Juifs dans toute l’Europe », a déclaré Simone Rodan-Benzaquen, directrice d’AJC Europe. « Il est rassurant de voir que la stratégie vise à lutter contre l'antisémitisme qu'il provienne de l'extrême droite, de l'extrême gauche et des islamistes et identifie clairement l'antisémitisme lié à Israël comme un problème majeur, s’agissant, comme le note la Commission, de « la forme d'antisémitisme la plus courante rencontrée en ligne par les Juifs en Europe aujourd'hui ».

Parmi les principales recommandations de la Commission aux États membres figurent notamment l'adoption et l'utilisation de la définition de travail de l'IHRA de l'antisémitisme - qui traite également de l'antisémitisme lié à Israël - l'élaboration d'un plan d'action national et la nomination d'un coordinateur spécial. Bruxelles exhorte les États membres à protéger les communautés juives et à financer leur sécurité. Comme le note la Commission, la sécurité est une préoccupation majeure pour les Juifs d'Europe et de nombreuses communautés doivent investir une part importante de leurs budgets limités dans leurs propres mesures de sécurité. C'est pourquoi la Commission contribuera également au financement de l'UE pour la sécurité des communautés juives.

La Commission veillera également à ce que les fonds extérieurs de l'UE ne soient pas détournés pour inciter à la violence contre les Juifs. Le mois dernier, la commission du budget du Parlement européen a voté pour retenir certains fonds de l'UNWRA à moins que l'incitation à l'antisémitisme dans les manuels de l'Autorité palestinienne, qui viole clairement les normes de l'UNESCO, ne soit finalement supprimée.

« Il est particulièrement encourageant de voir que la lutte de l'UE contre l'antisémitisme a également une forte dimension de politique étrangère. Si l'UE prend l'initiative de la lutte contre l'incitation anti-israélienne et antisémite dans les sociétés palestiniennes et d'autres pays du Moyen-Orient, elle peut apporter une contribution cruciale à l'objectif d'une solution à deux États et à l'élargissement du cercle de paix des accords d'Abraham », souligne Simone Rodan-Benzaquen.

À la suite de récentes décisions de la Cour européenne confirmant une interdiction belge de l’abattage religieux, la Commission a également exhorté les États membres à « garantir, par des mesures politiques et juridiques, que les groupes ou communautés religieux, y compris les juifs, puissent vivre leur vie conformément à leurs traditions religieuses et culturelles.

 

AJC Paris

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