Attentat antisémite déjoué en Grèce : la main de l'Iran ?

Cette semaine, un "réseau terroriste" planifiant des frappes en Grèce a été démantelé et deux Pakistanais visant des cibles juives et israéliennes à Athènes ont été arrêtés grâce à la coopération entre les services secrets israéliens et les autorités grecques.

Selon le Mossad et le bureau du Premier ministre israélien, "l'infrastructure grecque faisait partie d'un vaste réseau iranien qui opérait depuis l'Iran vers de nombreux pays". Le cerveau de cette cellule est un Pakistanais qui réside à Téhéran, selon des sources policières, et les deux hommes arrêtés sont des "Pakistanais qui résidaient illégalement en Grèce". Ils visaient un bâtiment de la communauté juive fréquenté par des Israéliens à Athènes, qui abrite une synagogue et un restaurant juif, que je connais par ailleurs très bien.

Ce n'est pas la première fois que l'Iran agit ainsi.

L'Iran a déjà ciblé des Juifs et des Israéliens en Turquie, à Chypre, ainsi que lors de l'attentat de 2012 en Bulgarie bien sûr. Récemment, des tentatives terroristes contre des communautés juives ont également été signalées en Allemagne et en Angleterre. Par le passé, l'Iran a également tenté de viser des cibles israéliennes en Inde, en Thaïlande, en Géorgie, en Azerbaïdjan et ailleurs. En outre, l'Iran s'en prend de plus en plus aux dissidents en Europe, aux états Unis et au Moyen-Orient bien sûr.

La république islamique se comporte comme si elle était au-dessus des lois. Et la réalité est que ses agissements ne lui coûtent pas beaucoup. Prenons par exemple la question des gardiens. L'AJC, des organisations de défense des droits de l'homme, des dissidents iraniens et même le Parlement européen demandent depuis des mois à l'Union européenne de désigner le Corps des gardiens de la révolution pour ce qu’il est: un groupe terroriste. Mais , Josep Borrell, haut représentant pour les affaires étrangères de l'Union européenne, avait prétexté qu'un tribunal européen devait se prononcer sur la question. Pourtant selon des experts, les enquêtes ou les condamnations provenant de l'extérieur de l'UE peuvent parfaitement être utilisées pour justifier l'inscription d'un groupe sur la liste des organisations terroristes de l'UE. Question de volonté politique donc.

Il sera maintenant peut-être plus difficile pour certains diplomates et politiques de prétexter un argument juridique. Mais il ne faut jamais sous estimer la capacité des ’européens à se cacher la face. Voudraient-ils ménager les mollahs afin de reprendre les négociations sur le deal nucléaire. Auront-ils peur? l'Iran a fait des déclarations dans lesquelles il met effectivement en garde les pays européens contre toute action..

Dans une lettre adressée à l'Union européenne, une douzaine de sénateurs américains nous ont pourtant justement alerté : « Alors que le corps de gardiens de la révolution continue de soutenir les crimes de guerre russes en Ukraine et nous menace tous, la réticence de l'UE affaiblit notre détermination collective contre la Russie et ignore l'objectif du gouvernement iranien de semer la terreur en Occident », dit la lettre. D’autant que Poutine et même Xi Jinping nous regardent.

La question sera donc : est-ce que l'Europe continuera à se laisser faire?