Déclaration d’AJC Europe sur la reconnaissance de l'État palestinien par la Norvège, l'Irlande et l'Espagne

New York, NY - 22 mai 2024 - La décision de la Norvège, de l'Irlande et de l'Espagne de reconnaître unilatéralement un État palestinien envoie un signal troublant au lendemain du 7 octobre - que la violence, le meurtre, la torture, le viol et l'enlèvement sont des tactiques efficaces pour atteindre un objectif politique. 

Non seulement cette décision enhardit les groupes terroristes comme le Hamas et renforce leur position parmi les Palestiniens, mais elle compromet également tout progrès potentiel dans la reprise des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens. La reconnaissance d'un État palestinien à ce stade récompense ceux qui pensent pouvoir substituer le terrorisme et la pression internationale qui en découle aux compromis nécessaires à la paix.

Historiquement, tous les processus de paix arabo-israéliens réussis - y compris la création de l'Autorité palestinienne, les traités de paix entre Israël et l'Égypte, Israël et la Jordanie, et les accords d'Abraham plus récents impliquant les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc - ont été obtenus par des négociations bilatérales directes. Abandonner cette voie, c'est mettre en péril non seulement les perspectives de paix, mais aussi la stabilité et l'avenir de la région. La reconnaissance unilatérale n'améliorera pas matériellement la vie des Palestiniens et ne résoudra pas les questions essentielles ; elle risque seulement d'accroître les frustrations et les attentes non satisfaites.

L'ancien Premier ministre palestinien Salam Fayyad avait déjà mis en garde contre la création d'un "État Mickey", comprenant que la paix exigerait des compromis difficiles de la part des deux parties.

Pourtant, l'Autorité palestinienne a pris la décision délibérée de contourner les négociations directes en internationalisant le conflit et a refusé de procéder à des réformes substantielles de son propre fonctionnement. La corruption est toujours omniprésente, les manuels scolaires de l'Autorité palestinienne sont toujours remplis d'incitation à la haine, l'Autorité palestinienne continue d'allouer 8 % de son budget au financement des terroristes et de leurs familles, et l'UNRWA continue de promouvoir et d'instiller l'idée d'un "droit au retour" des Palestiniens en Israël - ce qui signifierait la fin de l'État juif.

Outre le fait qu'elle récompense le terrorisme et qu'elle constitue un obstacle supplémentaire à une résolution politique du conflit israélo-palestinien, la reconnaissance du statut d'État palestinien - avant qu'un tel État n'existe - est erronée par définition. L'Autorité palestinienne ne remplit pas les critères internationalement acceptés pour la création d'un État, qui comprennent le contrôle d'un territoire défini, une population permanente et un gouvernement efficace. La guerre actuelle entre Israël et le Hamas montre clairement que l'Autorité palestinienne ne contrôle pas la bande de Gaza, une région considérée comme faisant partie intégrante de tout projet d'État palestinien. En outre, certaines factions palestiniennes prônent une solution à deux États avec des frontières négociées, tandis que d'autres revendiquent toutes les terres du fleuve à la mer et approuvent le recours à la violence comme moyen légitime, ce qui souligne l'absence de consensus sur la création d'un État palestinien.

Les tentatives unilatérales de création d'un État, en dehors d’un cadre de dialogue établi, violent directement les accords israélo-palestiniens existants, qui stipulent que les questions relatives au statut permanent doivent être résolues par consentement mutuel. Ces accords constituent le fondement juridique de l'existence même de l'Autorité palestinienne.