AJC commente l’accord intermédiaire avec l’Iran

23 novembre 2013 – New York – En réponse à l’annonce que le groupe P5+1 est arrivé à un accord provisoire avec l’Iran sur son programme nucléaire, le Directeur Exécutif d’AJC, David Harris a fait la déclaration suivante :

« Nous apprécions les efforts de la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne, la Russie et les États-Unis – le groupe P5+1 – pour arriver à un accord provisoire avec l’Iran. Un accord a été annoncé aujourd’hui. Ceci est un développement potentiellement important. »

Cependant, nous avons besoin de connaître plus de détails concernant l’accord, en particulier s’il atteint son objectif principal, empêcher l’Iran de construire des armes nucléaires.

Une solution diplomatique est incontestablement l’approche préférée, mais pendant des années l’Iran a essayé de duper la communauté internationale et a défié les Nations Unies, l’Agence internationale de l’énergie atomique et des pays dans le monde entier, y compris, le P5+1.

Étant donné ce passif et le manque de confiance existant, le groupe P5+1 devra toujours être vigilant à propos la sincérité des leaders iraniens. Remplissent-ils effectivement leur partie de l’accord, ou essaieront-ils plutôt de gagner du temps pour avancer sur leur programme nucléaire?« 

Des questions sérieuses se posent, aujourd’hui, afin d’évaluer les mérites de cet accord avec l’Iran:

– Comment les voisins directs de L’Iran perçoivent-ils cet accord, car après tout, la perspective d’un Iran nucléaire les concerne eux directement ?

– L’accord préserve-t-il, explicitement ou implicitement « le droit » à l’enrichissement d’uranium ? Spécifiquement, quelles sont les implications pour permettre à l’Iran de continuer à enrichir l’uranium à 3,5 % pendant l’accord provisoire de six mois ?

– Y-a-t-il des dispositifs de contrôle précis, satisfaisants pour interrompre toute la construction, à l’intérieur et à l’extérieur de la centrale de plutonium d’Arak ?

– Permet-on à l’Iran de construire des centrifugeuses, pour l’installation potentielle plus tard, après la fin de l’accord intermédiaire, et d’améliorer toujours sa capacité d’enrichissement ?

– L’Iran doit-il fournir l’accès complet à toutes ses installations d’enrichissement, centrifugeuses et des holdings de matériels nucléaires, y compris le « gâteau jaune » ?

– L’Iran doit-il déclarer et permettre les inspections de tout le travail lié au développement d’armes nucléaires, comme l’a identifié l’AIEA, y compris les simulations informatiques d’explosions nucléaires, des missiles balistiques et des têtes nucléaires ?

– Les six grandes puissances ont-elles reçu un engagement concret de Téhéran concernant son implication dans la guerre brutale en Syrie, son soutien au Hezbollah ou encore ses efforts de développer des missiles balistiques intercontinentaux ?

En fin de compte, le vrai test de cet accord sera la capacité des grandes puissances et des agences de L’ONU de vérifier les installations iraniennes, y compris par les inspections régulières et importunes de toutes ses installations nucléaires.

En attendant, nous croyons que des sanctions existantes devraient rester en place et des nouvelles sanctions, dont la date de mise en place ne serait pas nécessairement immédiate, devraient être poursuivies pour souligner le sérieux de l’Amérique dans la quête de combattre un Iran nucléarisé.

Des actes tangibles, pas de belles paroles, détermineront en fin de compte si l’Iran s’est embarqué vers un nouveau chemin de coopération et de conformité, ou s’il poursuit toujours la même politique agressive, qui représente une menace pour la sécurité régionale et mondiale.