2022 : Bilan et perspectives

Je vous souhaite tout d’abord une bonne et heureuse année. Quand je regarde dans le rétroviseur, dire que l'année qui vient de s’écouler était compliquée, serait un euphémisme.

Je fais le même constat depuis plusieurs années et 2022 n’a pas été une exception. Elle a confirmé selon moi l’idée que nous traversons à la fois une crise profonde de nos démocraties libérales, et un retour des régimes autocrates, idéologues et impérialistes. L'antisémitisme est le premier symptôme d’un effondrement des sociétés, que nous constatons non seulement en Europe mais aussi aux États-Unis. Et bien sûr, sur le plan géopolitique, les attaques contre l’ordre libéral celui du retour de l'Histoire avec un grand H. Tout d'abord bien sûr avec la guerre illégale et terroriste menée par la Russie contre l'Ukraine, mais aussi avec les menaces chinoises contre Taïwan, la duplicité turque, la prolifération nucléaire de la République islamique d'Iran et les massacres qu’elle commet contre son propre peuple. Ce sont des évolutions inquiétantes que nous devons surveiller de près en 2023.

Et en même temps, il y a un paradoxe, car c’est notamment à travers la plus horrible des guerres, que nous voyons aussi renaître un certain espoir. Celui inspiré tout d’abord par l’immense courage des combattants de la liberté: des Ukrainiens, mais aussi celui des Iraniens, des Ouïgours, et des courageux Afghans qui défendent le droit des femmes à étudier et à apprendre.

Pour l'Occident aussi, et pour tous les peuples libres du monde entier, ce moment est unique et je dirais presque une opportunité. Pendant trop longtemps, nous avons considéré la démocratie et la liberté comme acquises. Aujourd’hui nous nous rendons compte qu’elles sont fragiles. C’est peut-être pour cela que l’Europe, malgré des tergiversations, reste soudée face à la menace russe, que la relation transatlantique perdure et qu’elle est même renforcée et que, malgré l’extrême polarisation, le peuple américain a choisi la modération lors des dernières élections de mi-mandat.

Je pense que c’est justement cette prise de conscience, ce sursaut pour la liberté qui devrait nous obliger à soutenir davantage les Ukrainiens, les Iraniens, les Afghans et d'autres. Cela devrait nous obliger à renforcer nos institutions démocratiques, de nous protéger contre ceux qui essaient de les affaiblir: les extrémistes, populistes, islamistes et autres pompiers pyromanes.

Et pour moi, cela signifie que je continuerai à être aux côtés d'Israël tout en exigeant du pays qu’il défende les valeurs qui lui ont permis de se distinguer comme un phare de liberté au Moyen-Orient - et d’être une source de fierté pour le peuple juif dans son ensemble.

Il ne fait aucun doute que 2023 sera une année compliquée, avec de nombreux défis à venir pour le monde et le peuple juif, mais c'est aussi une année de "hatikva", d'espoir - et une année où les valeurs de liberté et de démocratie peuvent prévaloir...si nous décidons de nous battre pour elles.