Appel à l’action d’AJC contre le coronavirus

Le virus nous rappelle notre interconnectivité, notre interdépendance et nos vulnérabilités communes. Il ne respecte aucune frontière. Il ne s’incline ni devant la puissance militaire, ni devant les préceptes religieux, ni devant les décisions gouvernementales. Il est indifférent à l’ethnicité, la nationalité, la foi, le sexe et l’orientation politique, mais, hélas, ne l’est pas à l’âge.

Alors que le coronavirus fait son chemin dans nos communautés, mettant à rude épreuve les systèmes de santé et transformant la vie quotidienne de millions de personnes, nous pleurons ceux qui ont succombé à la maladie et exprimons notre solidarité aux familles touchées, et appelons également les gouvernements à affirmer les principes fondamentaux suivants :

Un leadership éclairé

En période d’urgence sanitaire, l’autorité s’accompagne de la responsabilité d’assoir la politique sur l’expertise scientifique et le pragmatisme, et non sur la superstition, les préjugés, l’opportunisme politique ou la « partisanerie » ;

Une coopération internationale

La maladie fait fi des frontières nationales et étatiques et les efforts pour la combattre doivent tenir compte de cela : les données concernant les tests, la transmission, la morbidité et la mortalité, mais aussi les stratégies de confinement et les progrès en matière de traitement actuels et envisagés doivent être très largement diffusés et partagés;

La transparence  

La confiance des sociétés civiles dans leurs gouvernements – et la volonté des individus de sacrifier confort et commodité, ainsi qu’accès à la famille, à l’éducation, aux équipements sociaux et au travail, pour le bien public – dépend de la transparence gouvernementale, de la garantie du droit du public à l’information;

La civilité 

Les crises mettent l’esprit humain à l’épreuve et suscitent trop souvent les réactions les plus triviales : sectarisme, bouc émissaire, xénophobie, égoïsme, accusations. Les dirigeants doivent inspirer la meilleure nature en chacun de nous, en donnant l’exemple de la compassion, du respect mutuel, de l’unité, de l’urgence et de l’abnégation. Les citoyens doivent faire de même.

Dans notre monde de plus en plus globalisé, la pandémie COVID-19 pourrait être un signe avant-coureur des menaces croissantes et universelles de ce siècle pour la santé et la sécurité publiques. En tant que telle, elle devrait dissiper les idées fausses selon lesquelles les problèmes mondiaux – de la propagation d’un virus à celui du terrorisme en passant par le changement climatique – peuvent être résolus par une action à la seule échelle nationale. Ils nécessitent avant tout une direction urgente, réfléchie et fondée sur des faits, et une coopération internationale maximum.

Lorsque nos dirigeants, aux niveaux national, étatique et local, de concert avec leurs homologues du monde entier, affronteront cette maladie et les terribles pertes qu’elle entraîne, ils auront – et en auront besoin – du soutien de la société civile, du monde des affaires, des individus de toutes confessions. Car, en vérité, nous sommes tous dans le même bateau.