PLAINTE POUR CRIME CONTRE L'HUMANITÉ - PÉTITION

Tribune parue dans Le Monde, signez et faites signer notre pétition : Le Hamas doit être jugé pour crimes contre l’Humanité / Hamas Should be Tried for Crimes Against Humanity en cliquant sur ce lien https://chng.it/GjZzBjxZM6

Organisation terroriste se réclamant des Frères Musulmans et soutenue par l’Iran, le Hamas n’a jamais été tenu juridiquement responsable de ses actes par la communauté internationale. Or depuis sa création en 1987, la liste de ses crimes est longue : attentats terroristes, utilisation de civils palestiniens comme boucliers humains, stockage de matériels militaires sous des hôpitaux et des écoles, tirs de roquettes indiscriminés, tortures de Palestiniens. Cette liste est confirmée par l’Organisation des Nations Unies.

Présenté comme un mouvement de libération nationale, le Hamas a bénéficié d’indulgences de la part d’un Occident aux prises avec un schéma de pensée binaire, ou plutôt sa vulgate présentée comme foucaldienne, servant de grille de lecture au monde tel qu’il va. Et dans ce schéma le Hamas – moins puissant conventionnellement qu’Israël – est le faible.

Prisonnière des structures, la matrice d’analyse progressiste est aveugle à la violence du « faible » – quelle que soit son indicible cruauté envers des civils sans défense. Cette gauche n’a tout simplement plus les concepts pour les voir. Au point de renverser le dispositif victimaire, de couvrir d’opprobre une communauté et au risque assumé d’inciter à la pratique du pogrom en France. Le 7 octobre, dans la logique implacable de la Shoah par balles, le Hamas massacre bébés, enfants, femmes, personnes âgées et hommes parce que nés juifs.

Le plus faible semble toujours avoir toutes les excuses, même lorsque celui-ci est doté d’un arsenal impressionnant de roquettes, de missiles et de drones armés et qu’il oppresse deux millions de Palestiniens habitant à Gaza. Cette indulgence tacite reste ancrée dans une perception traditionnelle du conflit israélo-palestinien au sein de milieux prétendument progressistes. Or cette déresponsabilisation du Hamas ne serait-elle pas précisément une forme de condescendance post-coloniale envers le peuple palestinien ?

Le temps est venu changer de paradigme. Après la plus grande attaque terroriste de l’histoire de l’humanité, compte tenu de la taille du pays et du nombre d’habitants – on n’a jamais vu d’attaque meurtrière exécutée par plus de 1500 terroristes contre des civils en l’espace de quelques heures – nous devons nous rendre à l’évidence  : les crimes du Hamas ne sauraient constituer un « débordement » au nom d’une cause par ailleurs juste, mais bien la mise au jour de son véritable visage, celui d’une organisation dont la raison d’être est l’acte génocidaire vis-à-vis de la population juive de l’État d’Israël, nourrissant depuis sa charte de 1988 l’illusion de « jeter tous les Juifs à la mer ». Hubris destructrice de ces « théocrates fascistes » selon l’expression de l’éditorialiste américain Thomas Friedman.

Or le 7 octobre, le Hamas a commis des actes constitutifs de crimes contre l’Humanité. Il a d’abord orchestré un pogrom méthodique et glacial, en employant des tactiques rappelant tour à tour celles des Einsatzgruppen, des terroristes du Bataclan et des militaires russes à Boutcha. A l’image des Einsatzgruppen, les « combattants pour la libération de la Palestine » se sont mus en escadrons mobiles d’extermination. Ils ont ratissé des villages, quadrillé des quartiers, pénétré dans chaque maison en chassant – puis massacrant – les habitants en y mettant le feu. À la manière de Daesh, ils ont pillé, humilié, violé et décapité leurs victimes. Des massacres de bébés et d’enfants sont attestés. Nous ne connaissons pas de mouvements contemporains de libération nationale dont le modus operandi de prédilection est le pogrom de nourrissons. Ils ont brulé des hommes et des femmes vivants. Sur le site festivalier de Nova, les corps des victimes ont été systématiquement démembrés puis ces débris mélangés pour empêcher leur reconstitution et leur sépulture. Et comment qualifier l’exhibition de cette jeune femme juive dénudée, violentée et exhibée comme un trophée sur une jeep d’une horde islamiste ? Plus de 190 otages, civils et militaires, dont des personnes âgées, des enfants et des bébés – tels Ariel âgé de 6 mois ou Kfir âgé de trois ans – ont été capturés et déplacés sur le territoire gazaoui. Réincarnation des « grands gestes » de Daesh, ces massacres ont été délibérément mis en scène sur les réseaux sociaux – le « pogrom TikTok » devenant ainsi la marque de fabrique du Hamas.

Ces méthodes ont été couplées à la tactique habituelle du Hamas : des tirs aveugles destinés à saturer le système de défense aérien israélien et à causer un nombre maximal de pertes civiles. Cette fois, les tirs ont connu une hausse en volume et en intensité. Le bilan humain provisoire est inconcevable avec plus de 1400 morts et 4500 blessés parmi lesquels de nombreux blessés graves­ ; et ce, en quelques 72 heures.

Il y aussi l’usage attesté des civils palestiniens comme boucliers humains. Or depuis ce 7 octobre et le rapt des otages, les civils palestiniens et israéliens se trouvent une communauté tragique de destin : ils sont, les uns comme les autres, brandis comme des boucliers humains. Les caches d’armes se tapissent sous les hôpitaux tandis que le Hamas a promis de répondre par l’assassinat d’un otage à chaque frappe israélienne.

Nous affirmons que l’élimination volontaire et systématique de civils juifs israéliens conjuguée à de nombreux actes de barbarie avérés et revendiqués, en exécution d’un plan concerté et prémédité de longue date, constitue un crime contre l’Humanité. Nous exhortons le gouvernement français, qui jusqu’à présent a réagi avec lucidité et fermeté face à ces événements, à ne pas percevoir ces actes comme un énième acte terroriste, mais comme un massacre d’une ampleur inédite, qualifiable de crime contre l’Humanité. Le code pénal français définit et réprime le crime contre l’Humanité (article 212-1) comme l’exécution d’un plan concerté à l’encontre d’une population civile dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique.

Le 12 octobre 2023 nous avons déposé une plainte pour crimes contre l’Humanité au nom de certaines victimes de nationalité française (treize Français ont été tués et dix-sept sont portés disparus dont quatre enfants) dans les attaques sanglantes menées par le Hamas en Israël, notamment contre la personne morale Hamas et les Brigades Izz al-Din al-Qassam. Après le temps de la sidération et de la compassion, doit advenir le temps du jugement et de la justice.

Sarah Fainberg, David Reinharc (Avec l’aide juridique précieuse de Maître Frédéric Wizmane)

Les Signataires

  • Guy Bensoussan est président de la communauté juive de Lille et président des affaires culturelles auprès du Consistoire central de France.
  • Arié Bensemhoun est directeur éxécutif d’ELNET (European Leadership Network) France.
  • Cathy Bensoussan est journaliste. 
  • Pascal Bruckner est philosophe et romancier
  • Alex Buchinger est avocat.
  • Yves De Chaisemartin est l’ancien Président de Marianne et du Figaro.
  • Hassen Chalgoumi, imam de Drancy, est le président de la Conférence des Imams de France.
  • Christian Charriere-Bournazel est ancien Bâtonnier, président du Conseil national des barreaux.
  • Nathanaël Chouraki est journaliste.
  • Judith Cohen Solal est psychanalyste et écrivaine.
  • Najwa El Haïté est avocate.
  • Raphaël Enthoven est essayiste.
  • Sarah Fainberg est experte en défense et sécurité, directrice de recherche et chercheuse à l’université de Tel Aviv.
  • Alain Finkielkraut, membre de l’Académie française, est philosophe et essayiste.
  • Philippe Foussier  est ancien grand maître du Grand Orient de France, vice-président d’Unité laïque, et membre du bureau exécutif de la Licra.
  • Jonathan Hayoun est réalisateur et écrivain.
  • Eva Illouz est directrice d’étude à l’EHESS et professeure de sociologie à la Hebrew University de Jérusalem.
  • Myriam Illouz est psychanalyste. 
  • Alain Jakubowicz est avocat.
  • Raphaël Jérusalmy est ancien lieutenant-colonel de l’intelligence militaire israélienne, écrivain et analyste de défense.
  • Élie Korchia est avocat et président du Consistoire central de France.
  • Haïm Korsia est grand rabbin de France, membre de l’Institut.
  • Dominique Lanzmann est nutritionniste, légataire du droit moral sur l’intégralité de l’œuvre de Claude Lanzmann, dont elle fut l’épouse.
  • Samuel Lejoyeux est président de l’UEJF (Union des étudiants juifs de France).
  • Bérénice Levet, Docteur en philosophie, est essayiste, professeur à l’IPC.
  • Marc Levy est avocat.
  • Rachel Lindon est avocate au barreau de paris et à la Cour pénale internationale.
  • Patrick Maisonneuve est avocat.
  • François Margolin est réalisateur, producteur et scénariste. Il a notamment, en 2016, réalisé Salafistes.
  • Nathanaël Majster est avocat et ancien magistrat.
  • Delphine Meillet est avocate.
  • Philippe Meyer est le président du B’nai B’rith France, membre du Comité directeur du CRIF, et le vice-président du Consistoire de Paris.
  • Jean-Jacques Moscovitz est psychiatre et psychanalyste.
  • Emmanuel Navon est directeur éxécutif d’ELNET-Israël.
  • Michel Onfray est écrivain et philosophe. 
  • Eugène Perla est psychiatre et psychanalyste.
  • Richard Prasquier est médecin cardiologue, président d’honneur du CRIF et du Keren Hayessod, président du Comité français pour Yad Vashem.
  • David Reinharc est éditeur.
  • Daphné Richemond-Barak est professeur de droit international à l’université Reichman.
  • Simone Rodan-Benzaquen est directrice de l’American Jewish Committee (AJC) Europe.
  • Boualem Sansal est écrivain et essayiste. 
  • Yaël Scemama est avocate.
  • Anne-Sophie Sebban-Becache est directrice de l’American Jewish Committee (AJC) Paris.
  • Agnes Serero est avocate.
  • Ilana Soskin est avocate au Barreau de Paris et à la Cour Pénale Internationale.
  • Mario Stasi est avocat. Il est le président de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme).
  • Eva Touboul est avocate.
  • Manuel Valls est ancien Premier ministre.
  • Frédéric Wizmane est avocat.
  • Michel Gad Wolkowicz est psychanalyste, professeur de psychopathologie, Ass. Paris, Tel Aviv, Glasgow, président de Schibboleth – Actualité de Freud.
  • François Zimeray est avocat, diplomate et défenseur des droits de l’homme.