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AJC Paris

AJC Paris

Une création d’après-guerre

Représentée une première fois lors de la Conférence de Paix de Paris en 1919, AJC instaure finalement un bureau français en 1947, première représentation de l’organisation à l’étranger. Il est établi à Paris au numéro 30 de la rue de La Boétie. Le « Bureau européen d’AJC » tient lieu de représentation permanente pour toute l’Europe. Il est l’interlocuteur régional pour tous les correspondants d’AJC vivant en Europe, en Afrique du Nord, et au Moyen-Orient.

Dans ce contexte historique marqué par l’après-guerre, le bureau parisien d’AJC réalise des études en collectant des informations sur la situation des Juifs, de leurs communautés et s’intéresse particulièrement aux questions liées à l’antisémitisme, à la résolution des crimes de guerre et aux persécutions commises par les régimes communistes.  La mission principale d’AJC Paris est de défendre le statut des Juifs et leurs conditions de vie en Europe et en Afrique du Nord. Ses actions se traduisent par une forte implication du bureau parisien pour oeuvrer vis-à-vis de la situation des réfugiés d’après-guerre, aider les expatriés d’Afrique du Nord et à se mobiliser contre la résurgence de l’idéologie nazie.

Le dialogue interreligieux constitue également un axe majeur, avec la promotion des rapports judéo-chrétiens. En 1957, John Slawson, président d’AJC de l’époque, est le premier représentant d’une organisation juive à s’être rendu au Vatican pour y rencontrer le pape Pie VII. Zachariah Shuster, directeur d’AJC Paris, a joué un rôle essentiel pour établir et approfondir les relations avec le Vatican.

De 1949 à 1963, le bureau parisien d’AJC publie en français le périodique « Évidences » consacré à la situation des Juifs européens et du Moyen-Orient. Ce média met l’accent sur l’impact dévastateur des actes racistes et des discriminations religieuses, tout en encourageant le dialogue interreligieux.

Les personnalités importantes des prémices d’AJC Paris

À ses débuts, l’American Jewish Committee de Paris est dirigé par Zachariah Shuster (1903-1986).
Zachariah Shuster est originaire de Pologne, arrive aux États-Unis en 1927 et commence à travailler pour AJC pendant la Seconde guerre mondiale.
En 1948, il devient le représentant permanent d’AJC à Paris

Abraham Karlikow (1920-2013) est une autre personnalité importante de l’histoire française d’AJC. Il a intégré l’organisation d’abord comme conseiller juridique puis comme responsable des relations publiques, avant de devenir plus tard directeur du bureau parisien. À la fin de la guerre, reprenant l’image de Noé après le déluge, il déclare que la « catastrophe est terminée ». Il s’implique ensuite dans le soutien aux réfugiés juifs d’après-guerre et d’Afrique du nord. Il participe au combat pour la restitution et l’indemnisation des Juifs spoliés.
En 1979, il retourne à New York et occupe le poste de directeur des affaires étrangères d’AJC.  Il incarne également la lutte pour les droits de l’Homme en représentant AJC à la Ligue Internationale des Droits de l’Homme du Conseil économique et social des Nations Unies.

La dimension européenne du bureau parisien ne permet pas encore de se consacrer totalement aux problématiques françaises. George Levitte (1918-1999) guidera, quant à lui, le bureau dans cette voie. Il est originaire d’Ukraine qu’il quitte à l’âge de quatre ans avec ses parents pour se rendre en Allemagne puis en France, à Metz. Il s’est illustré par son rôle dans la Résistance française et dans le paysage intellectuel français d’après-guerre, avant de rejoindre le bureau d’AJC Paris en tant que directeur. Il permet d’orienter l’organisation à l’échelle nationale en se focalisant sur les conditions de vie des Français juifs. Il est le co-auteur avec Josy Eisenberg du Guide religieux de la France, publié en 1967.

2004 : réouverture du bureau d’AJC Paris

La montée de l’antisémitisme au début des années 2000 conduit à la nécessité d’ouvrir à nouveau une représentation permanente à Paris. En 2004, Valérie Hoffenberg est nommée directrice du bureau d’AJC Paris.

En 2009, elle sera nommée Représentante spéciale de la France pour le processus de paix au Proche-Orient. L’ouverture des bureaux de Berlin en 1998, de Bruxelles en 2003, permet à AJC Paris de mieux se concentrer sur les problématiques locales.

En 2010, Simone Rodan-Benzaquen prend la direction d’AJC Paris. Son parcours de défenseur des droits de l’Homme s’illustre dans les fonctions qu’elle a occupées : conseillère de François Zimeray, ambassadeur des droits de l’Homme en France de 2008 à 2013, elle a fondé le Secrétariat général de Medbridge Strategy Center basé à Paris, une organisation visant à faciliter le dialogue entre des personnalités européennes et du Moyen-Orient.

Anne-Sophie Sebban-Bécache a repris la direction d’AJC Paris depuis décembre 2018, tandis que Simone Rodan-Benzaquen dirige désormais AJC Europe. 

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