Plus de 230 législateurs d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Israël demandent l’interdiction du Hezbollah par l’UE

Bruxelles, 17 juillet 2020 – Dans le cadre d’une initiative transatlantique sans précédent, plus de 230 législateurs multipartites d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Israël exhortent l’UE à désigner le Hezbollah dans son intégralité comme une organisation terroriste. Les leaders du groupe Transatlantic Friends of Israel (TFI), qui ont mené la campagne, ont envoyé ce matin la déclaration transatlantique à la présidente de la Commission européenne Ursula Von Der Leyen, au Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères Joseph Borrell, au président du Conseil européen Charles Michel, au président du Parlement européen David Sassoli, et aux gouvernements de tous les États membres de l’UE.

 

Le lancement de la campagne d’aujourd’hui marque la veille du double anniversaire des attentats meurtriers du Hezbollah contre le centre communautaire juif AMIA en Argentine en 1994 et contre un bus touristique israélien en Bulgarie en 2012. Parmi les signataires figurent de nombreux membres et présidents des commissions des affaires étrangères et de l’UE, des dirigeants de partis, des vice-présidents de parlements, des chefs de groupes d’amitié interparlementaires avec Israël et les États-Unis, ainsi qu’un certain nombre de législateurs ayant précédemment occupé les fonctions de président, Premier ministre et de ministre des Affaires étrangères et de la Défense.

Un nombre croissant de législateurs de l’UE et des parlements nationaux des 25 États membres de l’UE, du Royaume-Uni, de la Suisse, des États-Unis, du Canada et d’Israël rejette la fausse distinction que l’UE a créée il y a sept ans, en ne désignant que la soi-disant branche militaire du Hezbollah, soulignant ainsi le danger que représente l’ensemble du groupe :

« Le Hezbollah, le « proxy » le plus meurtrier du régime iranien, exploite un réseau mondial de terreur qui menace non seulement les pays voisins du Liban mais aussi les démocraties occidentales. En Allemagne seulement, le Hezbollah compte plus de 1 000 partisans. L’idéologie violente et antisémite de ce groupe empoisonne le tissu de nos sociétés pluralistes. C’est ce qui ressort le plus clairement des défilés annuels du Hezbollah à l’occasion de la journée « Al-Quds », où les appels à l’anéantissement de l’État juif font écho aux chapitres les plus sombres de l’histoire européenne », peut-on lire dans la déclaration. Le texte complet, ainsi que les noms des signataires (mis à jour quotidiennement), peuvent être consultés via ce lien. 

Aujourd’hui à 15h, le groupe « Transatlantic Friends of Israel » tiendra une conférence de presse en ligne avec son président, le député européen Lukas Mandl (Autriche) et son vice-président, le député européen Dietmar Köster (Allemagne), qui discuteront de la déclaration. La conférence sera suivie d’une conversation avec Matthew Levitt, du Washington Institute, mettant en avant ses dernières recherches sur les activités terroristes et criminelles européennes de l’organisation terroriste. Le CEO de l’American Jewish Committee, David Harris, prononcera le discours de clôture. Inscrivez-vous ici.

L’eurodéputé autrichien Lukas Mandl (PPE), président du groupe TFI, a déclaré : « ce jour marque une étape importante vers notre objectif commun d’interdire le Hezbollah en Europe. Au cours des prochains mois, nous continuerons à tendre la main aux législateurs de nombreux partis politiques de l’espace transatlantique pour ajouter d’autres signatures à la liste. Les valeurs européennes nous obligent à une lutte sans merci contre l’antisémitisme et le terrorisme. Dans ce contexte, il ne fait aucun doute que l’Union européenne doit interdire totalement le Hezbollah ».

Daniel Schwammenthal, directeur du bureau de l’AJC basé à Bruxelles, le Transatlantic Institute, Secrétaire général du TFI, a ajouté : « nous nous félicitons d’observer un consensus de plus en plus large parmi les législateurs européens sur cette question cruciale. Une Union Européenne qui défend la démocratie, les droits de l’homme et l’état de droit ne peut pas être un refuge pour les terroristes ou leurs soutiens. Les engagements de l’Europe en faveur de la sécurité d’Israël et de la lutte contre l’antisémitisme sonnent creux lorsque celle-ci permet à une organisation profondément antisémite et qui vise la destruction de l’État juif d’utiliser l’Europe comme plaque tournante opérationnelle ».

La déclaration tord le cou aux divers arguments avancés par les partisans de la dissociation du Hezbollah en deux branches, notamment l’idée selon laquelle la désignation déstabiliserait le Liban : « la seule chance d’une réelle stabilité économique et politique au Liban réside dans la levée de l’emprise du Hezbollah sur le pays. Les courageux manifestants libanais qui descendent dans la rue contre la corruption et la violence politique dénoncent spécifiquement l' »État dans l’État » du Hezbollah. Ils méritent tout notre soutien. Une interdiction de l’UE contre le « proxy » iranien contribuera à renforcer ces forces démocratiques. “

Le lancement de la déclaration transatlantique s’inscrit dans le cadre de la présidence allemande de l’UE qui a débuté ce mois-ci. En avril dernier, l’Allemagne était le dernier État membre de l’UE à interdire le Hezbollah à l’échelle nationale. Le vice-président du TFI, l’Allemand Dietmar Köster, a déclaré : « L’objectif déclaré du Hezbollah est de détruire Israël en commettant des attentats terroristes dans le monde entier. J’apprécie le fait que les activités du Hezbollah soient interdites en Allemagne. La prochaine étape serait que toutes les activités du Hezbollah soient interdites dans toute l’UE ».

Parmi les signataires américains figurent le représentant démocrate Eliot Engel (D-NY), président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, et le représentant républicain Michael McCaul (R-TX), membre de rang de cette même commission. Du Royaume-Uni, le député Stephen Crabb, président du Conservative Friends of Israel à la Chambre des communes, le député Lord Pickles, président du Conservative Friends of Israel à la Chambre des Lords, et le député Steve McCabe, président du Conservative Friends of Israel, ont signé la déclaration. La vice-présidente de l’Assemblée nationale Madame Annie Gennevard ainsi que cinq autres députés français, membres des partis Les Républicains, UDI et LAREM – Mme Constance Le Grip, M. Jean-Michel Mis, M. Pierre-Henri Dumont, M. Adrien Morenas, M. Meyer Habib –– de même que l’eurodéputée Mme Ilana Cicurel, ont également rejoint l’appel.

Le représentant Ted Deutch (D-FL), membre du TFI et président de la sous-commission de la Chambre sur le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et le terrorisme international, a déclaré : « nous recevons cet appel en plein milieu de cette pandémie mondiale. Il illustre parfaitement pourquoi ces partenariats sont si importants. Nous sommes absolument plus forts lorsque nous relevons ces défis aux côtés de nos partenaires transatlantiques. (…) Il n’y a pas de distinction. Vous ne pouvez pas faire de fausse distinction entre la tête « politique » d’une organisation terroriste et son bras armé. En fin de compte, ils ne font qu’un ». En 2017, le représentant Deutch a parrainé le projet de loi bipartite H.Res. 359 appelant l’UE à désigner pleinement le Hezbollah comme une organisation terroriste.

La Grecque Anna Michelle Asimakopoulou (PPE), vice-présidente du TFI, a déclaré : « Le Hezbollah, le « proxy » le plus meurtrier de l’Iran et un réseau mondial de terrorisme, représente une menace sérieuse pour la vie des Juifs dans le monde entier. Il est grand temps que l’UE suive les traces des États-Unis, du Canada, du Royaume-Uni et maintenant de l’Allemagne, et mette fin à cette fausse distinction entre les branches « militaires » et « politiques » – une distinction que le Hezbollah lui-même rejette ».

Le député européen tchèque Aleksandr Vondra (ECR), vice-président de la TFI, a déclaré : « Le Hezbollah répand la violence et la terreur dans toute la région. Il est temps pour l’Union européenne d’interdire l’organisation tout entière et de ramener la paix aux peuples qu’elle opprime ».

Le groupe multipartite Transatlantic Friends of Israel (TFI), à l’origine de la déclaration, compte plus de 60 membres dans les parlements d’Europe et d’Amérique du Nord. Fondé en juillet 2019, le TFI met en contact des législateurs des deux côtés de l’Atlantique partageant les mêmes valeurs et se consacre au renforcement de l’alliance entre l’Europe, les États-Unis et Israël.