Résurgence du conflit israélo-palestinien : Mythes et réalité.
Alors que les derniers jours du Ramadan ont attiré les musulmans à la mosquée Al Aqsa pour prier et que la Journée de Jérusalem a attiré les manifestants dans les rues pour célébrer, une vague de violence qui menaçait depuis des semaines a atteint un crescendo mardi avec l’offensive du Hamas qui a tiré plus de 1000 roquettes vers Jérusalem et diverses villes du sud et du centre d'Israël, forçant des millions d'Israéliens à se réfugier dans des abris anti-bombes.
Voici cinq mythes très relayés médiatiquement et sur les réseaux sociaux incitant à la violence et menant le pays au bord de la guerre.
Mythe 1 : La police israélienne a lancé une attaque contre la mosquée Al Aqsa à la fin du ramadan.
FAIT : La violence à laquelle nous assistons est le résultat de l'incitation palestinienne, et non de l'agression israélienne. Dans les jours qui ont précédé les émeutes dans l'enceinte du Mont du Temple, les Palestiniens ont stocké des dalles de pierre et des feux d'artifice autour du site et à l’intérieur. Des milliers de fidèles quittant la prière du vendredi ont lancé des pierres sur les policiers israéliens qui ont répondu en conséquence. Des vidéos de l'intérieur de la mosquée montrent des grenades assourdissantes atterrissant à l'intérieur des salles de prière, alors que les projectiles utilisés pour disperser les foules à l'extérieur sont passés par des portes laissées grandes ouvertes.
Utiliser l'espace de culte comme lieu de conflit amplifie le faux cri de guerre selon lequel « Al Aqsa est en danger », qui sert à fomenter des manifestations et des violences depuis des années. Pendant ce temps, l’ingérence de l’Iran aggrave également les tensions. Avant la Journée de Jérusalem, qui a longtemps été marquée d’une pierre blanche sur le calendrier iranien, l’ayatollah iranien Ali Khamenei a écrit que « les efforts des Palestiniens et le sang pur des martyrs de la résistance ont réussi à multiplier par centaines le pouvoir interne du Jihad palestinien. Autrefois, la jeunesse palestinienne se défendait en lançant des pierres, mais aujourd'hui, elle répond aux attaques de l'ennemi avec des missiles de précision. »
Les réseaux sociaux ont également été utilisés par la jeunesse arabe pour exhorter à la violence. Tout au long du mois dernier, une nouvelle tendance est apparue, le défi « attaque un juif », impliquant des agressions physiques contre des juifs visiblement orthodoxes et la publication des attaques filmées sur TikTok.
Mythe 2 : Le supposé « assaut contre Al Aqsa » est une tentative des Israéliens de supprimer la liberté religieuse.
FAIT : Jamais dans l'histoire il n'y a eu autant de liberté religieuse et de protection pour tous les fidèles de Jérusalem que depuis qu'Israël a pris le contrôle de la ville en 1967. Lorsque la Jordanie dirigeait la ville, les Juifs se sont vus refuser l'accès au Mur occidental et au cimetière sur le Mont des Oliviers, où les Juifs ont enterré leurs morts pendant plus de 2 500 ans. Près de soixante synagogues ont été détruites ou transformées en étables ou poulaillers et des pierres tombales juives ont été broyées et utilisées pour paver les routes. La Jordanie a également adopté des lois interdisant aux institutions chrétiennes d'acquérir des biens immobiliers et limitant le nombre d'écoles chrétiennes pouvant ouvrir.
Après la guerre de 1967, Israël a aboli toutes les lois discriminatoires de la Jordanie et a rendu illégale la restriction de l’accès aux lieux sacrés. Israël confie également la surveillance des lieux saints à leurs autorités religieuses respectives. Par exemple, le Waqf musulman supervise les mosquées sur le Mont du Temple tandis qu'Israël en assure la sécurité.
Mythe 3 : L'expulsion de plus de 30 familles de leurs maisons à Sheikh Jarrah, un quartier de Jérusalem-Est, est un exemple de nettoyage ethnique.
FAIT : Tout d'abord, le cas est centré sur six familles. Deuxièmement, la Cour suprême israélienne n’a pas statué sur la question de savoir si les propriétaires terriens pouvaient expulser les familles qui étaient des locataires volontaires de ces terrains depuis les années 80.
Mais plutôt que d'attendre une décision de justice, les Palestiniens ont fait des familles des célébrités, incitant à de violents affrontements avec la police israélienne et des extrémistes juifs.
Le différend à Sheikh Jarrah est né en 1876 alors que le terrain, qui abrite la tombe d'un grand prêtre juif vénéré de l'Antiquité, était sous domination ottomane. Cette année-là, les propriétaires terriens palestiniens ont vendu la terre à deux fiducies juives.
La Jordanie confisqua le terrain lors de la guerre israélo-arabe de 1948 et y construisit des dizaines de maisons pour loger des familles palestiniennes qui avaient fui ce qu’est devenu l’État d’Israël.
Après qu'Israël a conquis Jérusalem-Est en 1967, les Juifs ont été autorisés à récupérer des propriétés qui étaient les leurs avant 1948. Les fiducies juives ont repris la propriété des maisons sur ces terrains et les ont ensuite vendues. Depuis, les nouveaux propriétaires ont tenté d'expulser les habitants.
Désormais, le règlement de ce contentieux appartient à la Cour Suprême israélienne et au procureur général d’Israël. Le tribunal avait exhorté les parties à essayer de parvenir à un compromis la semaine dernière mais les résidents palestiniens ont refusé. Une audience qui devait avoir lieu cette semaine a été reportée à la demande du procureur général afin d’éviter d’aggraver les tensions dans la ville.
Mythe 4 : Cette violence concerne la bataille pour la souveraineté à Jérusalem.
FAIT : Le conflit au sujet de Jérusalem n'alimente qu'une partie de la tension. La rivalité interne entre deux partis politiques palestiniens, le Hamas et le Fatah, et la décision du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de reporter à nouveau les élections, explique également une partie de la violence. Parce que le Hamas n’a pas une forte présence à Jérusalem, le groupe militant a encouragé les violences de ces derniers jours et enrôlé des Palestiniens à Jérusalem pour les aider à atteindre leurs objectifs.
Lundi, le Hamas a tiré près de soixante-dix roquettes sur Jérusalem après qu'Israël a ignoré un ultimatum demandant le retrait du personnel de sécurité de l'enceinte de la mosquée et de Sheikh Jarrah, la libération des émeutiers palestiniens détenus après les derniers troubles. L’organisation terroriste islamiste, qui cherche ouvertement la destruction d’Israël, dispose d’un vaste arsenal de missiles et de roquettes capables de frapper n’importe où en Israël. Avant les attaques à la roquette de lundi et mardi, le Hamas avait tiré une série de roquettes sur le sud d’Israël et ses militants avaient lancé des dizaines d’engins incendiaires aériens au-dessus de la frontière, provoquant des incendies dans certaines parties d’Israël près de la frontière de Gaza.
Dans une allocution publique diffusée sur Al-Aqsa TV ce week-end, un dirigeant politique du Hamas a appelé les Arabes de Jérusalem à « couper la tête aux Juifs ». Il a ajouté qu'un couteau ne coûte que quelques shekels. « Avec ces cinq shekels, vous humilierez l'État juif. »
Mythe 5 : La réponse militaire d’Israël est disproportionnée et vise des civils innocents.
FAIT : Au cours des dernières 48h, plus de 1000 roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza vers le sud et le centre d’Israël. Le Hamas et le Djihad islamique visent délibérément des zones civiles d’habitation israélienne.
En réponse, l’armée israélienne a répliqué avec des raids aériens visant des cibles terroristes importantes de la bande de Gaza : des tunnels, des sites de production de missiles, un centre de renseignement militaire du Hamas et des bâtiments de commandement du Jihad islamique et du Hamas.
Le Hamas, qui figure sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne, utilise les bâtiments publics dont il a la responsabilité dans la bande de Gaza, pour couvrir ses opérations militaires. Le Hamas utilise ainsi des écoles, des orphelinats et des hôpitaux pour cacher des armes et y creuser des tunnels. Plus de cent enfants palestiniens auraient péri en travaillant à la réalisation de ces tunnels. Le Hamas a interdit à l’agence de secours des Nations-Unies qui s’occupe de près de 500 écoles dans la bande de Gaza, d’enseigner aux enfants palestiniens des notions sur les droits de l’Homme.