AMIR TAHERI : Le Hezbollah, complice d’une épuration ethnique en Syrie
Pendant 30 ans, le Hezbollah clamait que son armée avait pour seule mission de prendre Israël et de libérer les territoires musulmans. Toutefois, ses combattants sont désormais engagés dans une purification ethnique en Syrie.
Inutile de préciser que le Hezbollah alias « le parti de Dieu » n’a jamais affronté les israéliens sur un champ de bataille. Certes, il a commis des attentats terroristes sur des juifs en Europe ainsi qu’en Amérique Latine et a fait pleuvoir des roquettes contre Israël depuis leur cachette bien l’abris. Cependant, chaque fois que les troupes israéliennes arrivent sur le terrain, « les volontaires pour le martyr » s’échappent, se cachent dans les mosquées et dans les hôpitaux parmi les civils.
Quant à la « libération du territoire musulman », le Hezbollah n’a pas même réussi à conquérir assez de terre pour poser un tapis de prière.
Créée par la République islamique d’Iran, l’armée du Hezbollah a pour seul objectif de bafouer les libertés des libanais. Il est aussi impliqué dans de nombreuses attaques terroristes dans d’autres pays tels que l’Irak, le Bahreïn et le Yemen.
Récemment, le Hezbollah a encore un peu plus touché le fond en rejoignant l’escadron de la mort de Bachar Al-Assad.
En septembre dernier, quand je rappelais que le Hezbollah était en train de se battre en Syrie, ce dernier et ses maîtres à Téhéran ont lancé une campagne de désinformation. « Le Hezbollah n’aurait jamais tirer une balle contre les frères musulmans » martelé Al-Manar, la chaîne de télévision du parti.
Pourtant, les échos de l’implication du Hezbollah dans le massacre de civils en Syrie ont raisonné dans tout le Moyen-Orient. Même les médias libanais fonctionnement avec un pistolet sur la tempe nous apprend l’histoire et ce, d’une manière détournée.
Le subterfuge consiste à publier de brefs communiqués dans lequel on peut lire qu’« un guerrier saint » est « devenu un martyr » et qu’il a été enterré. On ne sait ni comment, ni où, ce « guerrier saint » est devenu « un martyr » car la famille a pour ordre de ne pas dire les détails.
Cependant, des familles de « martyrs » commencent à briser le silence.
L’un des derniers « martyrs » est Ali Hussein Nassif dont le nom de guerre est Abu Abbas. Il est tombé le 2 mars à la tête d’un escadron du Hezbollah qui tentait d’apporter du soutien aux garnisons d‘Assad dans la région du Harmal près de la frontière libanaise.
Sept membres de l’équipe de Nassif sont morts et quatre blessés ont été transportés dans un hôpital du Hezbollah au Liban. Le colonel de l’armée syrienne, Seyf Kanju, est également mort dans cet assaut.
Interviewé par Skype sous couvert de l’anonymat, un proche de Nassif parle de la « consternation » de la famille du défunt : « Nous pensions que le Hezbollah avait pour seul objectif de faire face à Israël » a-t-il déclaré. « Personne nous a dit que le parti formait des combattants pour renforcer l’armée de Assad et qu’il fallait combattre à leurs côtés. »
Des proches d’un autre « martyr », Hussein Muhammad Nazar, ont confirmé qu’il a été tué le 1er février pendant un opération du Hezbollah en Syrie.
Au moins, 21 autres membres du Hezbollah sont « devenus des martyrs » depuis septembre. La plupart des familles refusent de confirmer qu’ils sont morts en Syrie et que le Hezbollah est impliqué dans ce conflit.
Pourquoi le Hezbollah aide Assad ?
Certains disent qu’il s’agit d’une solidarité communautaire. Néanmoins, les partisans de Assad pratiquent la religion alaouite qui est considéré comme « ghulat » (déviante) par le courant dominant du Shiisme, qui est la religion du Hezbollah.
Mohsen Araki a même traité les alaouites d’« infidèles »
La décision du Hezbollah de se battre pour Assad ne pas non plus être expliquée pour des raisons idéologiques.
Le régime baasiste est une version arabe de fascisme laïciste qui est théoriquement en total contradiction avec le shiisme du Hezbollah.
Non, le Hezbollah est impliqué dans la guerre civile syrienne sur les ordres de Téhéran, où « le Guide suprême » iranien Ali Khamenei, a promis de ne pas laisser chuter Assad.
Téhéran espère que Assad survive ou déclenche le démentélement de la Syrie. Dans ce dernier cas, les alaouites pourraient essayer de former une mini-Etat entre les montagnes à l’ouest de Damas et la mer Méditerranée, où ils constituent une majorité.
Problème, ce repli nécessite la construction d’un passage entre le prétendu mini-Etat et le Liban afin de transporter des armes iraniennes au Hezbollah. Or la surface nécessaire pour le couloir est parsemée de villages où des musulmans sunnites sont opposés au régime de Assad.
Dès lors, depuis septembre, les forces de Assad ont essayé d’expulser ces sunnites et de les remplacer par des alaouites et des chiites libanais. Le Hezbollah donne donc un coup de main à ce régime sinistre et en paye le prix.
Une fois que les villages musulmans sunnites seront ethniquement nettoyés, la prochaine mission du Hezbollah se concentrera sur des villages comme Marmarita, Zeydal et Firuzah qui sont peuplés par des chrétiens, ainsi que des villages turkmènes ethniquement opposés à Assad, notamment Al-Samalil, Aqrab et Talaf.
Assad s’est embarqué dans un vaste crime contre l’humanité et le Hezbollah en est le complice.
Source : NYPost