Chiffres des actes antisémites pour l’année 2022

Une diminution du nombre d’actes sur l’année mais l’antisémitisme en France demeure un phénomène structurel, ancré et de plus en plus violent.

Paris, le 26 janvier 2023 - Les chiffres des actes antisémites en France pour l’année 2022 ont été révélés par le SPCJ (Service de protection de la communauté juive), interlocuteurs privilégiés du Ministère de l’Intérieur pour les questions de sécurité. 
Si le chiffre de 436 actes antisémites, en diminution de 26% par rapport à 2021, pourrait nous donner des raisons d’espérer, il n’en est rien. 

D’abord parce qu’il faut le remettre dans le contexte : les actes recensés ici sont comptabilisés uniquement à partir des dépôts de plainte. Or nous savons qu’il ne s’agit que d’une toute petite partie immergée de l’iceberg. D’après la Radiographie de l’antisémitisme que nous avons publiée au début de l’année 2022 (Radiographie de l’antisémitisme en France 2022, AJC - Fondapol - IFOP), sur l’ensemble des Français juifs ayant déjà vécu un acte antisémite au cours de leur vie, 80% déclarent ne pas déposer plainte (par crainte de représailles, parce que les poursuites sont rares et à cause d’une forme de résignation). 

Ensuite, ce chiffre reste à un niveau élevé : depuis les années 2000, la moyenne est de 550 actes/an alors que l’on était à moins de 90 actes au cours des décennies précédentes. 
Les actes antisémites sont majoritairement des atteintes aux personnes (53%), ils sont violents pour 10% d’entre eux (et avec armes pour 14% des agressions violentes). Si les juifs représentent moins de 1% de la population française, ils sont la cible de 62% des actes antireligieux. 

Enfin, cette année encore, nous déplorons un homicide pour lequel la circonstance aggravante d’antisémitisme a été retenue par la justice. 

La réponse des pouvoirs publics face à un phénomène virulent et devenu structurel dans notre pays est insuffisante. La lutte contre l’antisémitisme, qui exige une réponse ciblée et d’ampleur, doit redevenir et demeurer une priorité nationale pilotée au plus haut niveau. À quelques jours de la présentation du plan national dédié, nous interpellons le président Emmanuel Macron afin que des moyens humains plus ambitieux et plus spécifiques soient mis au service d’une politique robuste de lutte contre la haine des juifs, à la hauteur du phénomène et de la menace qu’il représente pour la société toute entière et pour notre démocratie.

Le Parisien : "Actes antisémites : en 2022, une baisse en trompe-l’oeil"

AJC Paris
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