AJC Paris salue la suspension de la réforme judiciaire et espère un retour au calme
En réponse à l'annonce du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu'il retarderait un vote sur la réforme judiciaire afin de rechercher un compromis, l'American Jewish Committee (AJC) a co-signé avec d'importantes organisations américaines (la Conférence des Présidents des principales organisations juives américaines, l'Anti-Defamation League (ADL) et les Fédérations juives d'Amérique du Nord) une déclaration saluant la suspension du processus annoncé par le gouvernement israélien.
La déclaration rend par ailleurs hommage à la mobilisation inouïe de la société israélienne au cours des trois derniers mois, comme un "cas d'école de la démocratie en action". Comme prochaine étape, cette déclaration commune encourage toutes les factions de la Knesset, coalition et opposition confondues, à utiliser ce temps de pause pour construire un consensus qui inclura le plus large soutien de la société civile israélienne. Par cette déclaration, l'AJC et les autres organisations américaines signataires s'engagent à poursuivre un dialogue constant avec les dirigeants d'Israël, pour s'assurer que les inquiétudes de la diaspora juive aux Etats-Unis soient entendues et que celle-ci contribue aux débats.
Ailleurs dans le monde aussi, et notamment en France, deuxième plus grande communauté juive de diaspora après les États-Unis, les Juifs s'inquiètent et se mobilisent. "Ce qui est en jeu dépasse les frontières d'Israël", rappelle Anne-Sophie Sebban-Bécache, directrice d'AJC Paris, "le risque de fragmentation du pays entrainerait avec lui une dislocation de la diaspora par une transformation profonde de son rapport à l'État juif - dont la condition d'existence depuis le départ, il faut le rappeler, repose sur le compromis". C'est ce qu'a exprimé le président du CRIF Yonathan Arfi dans son dernier communiqué lorsqu'il évoque à juste titre la question de "l'unité du peuple juif". "Les antagonismes mis à jour par la crise politique en Israël pourraient causer une fragmentation irréversible du monde juif à l'intérieur et à l'extérieur de l'Etat. Retrouver les chemins d'une concertation possible est notre seule voie, conclut Anne-Sophie Sebban-Bécache.