Les résultats des élections législatives allemandes assurent pratiquement la chancelière allemande Angela Merkel de rempiler pour un quatrième mandat, ce qui constituerait un record en matière de longévité. Mais ces élections auront également eu pour effet de permettre à un parti ultra-nationaliste de siéger au Parlement pour la première fois depuis les années 1960, mettant fin au consensus allemand excluant la politique d’extrême-droite au Parlement. Ceci est une nouvelle illustration de la crise de la social-démocratie en Europe.
L’AfD a recueilli plus de 12% des voix après avoir mené une campagne électorale raciste, antimusulmans et anti-réfugiés, et malgré les fortes critiques des leaders politiques, de la société civile et des médias. L’AfD est désormais le deuxième plus grand parti dans les cinq états de l’Allemagne de l’Est, avec quasiment un vote sur deux dans quelques-uns des districts de ces états.
Ce phénomène a dominé une campagne électorale par ailleurs insipide, renouant avec des ressentiments et des peurs provoqués par l’afflux de plus d’un million de réfugiés, issus principalement du Moyen-Orient, entre 2015 et 2016.